Friday, October 22, 2010

Waiting for Obasan - En attendant Obasan

Nepal bike trip

Obasan's trip to Beijing and our dumb driver kept my mind busy in Tibet, as a consequence I arrived in Nepal without any plan. Trekking is popular. But after a few days in Kathmandu, I decided to go mountain bike touring instead. The too many trek tours in Thamel reminded me of our organized trip in Tibet : no thanks. Freedom please. So I went to rent a bike for 2 weeks, got myself the most detailed map I could find meaning 1/950000... bought bicycle and sleeping bags : ready. The idea was to go from Kathmandu to Pokhara via a route/trail north of the busy Prithvi highway and come back through the southern nepali jungle. I had a few kilometers ahead, also some unexpected because I had little to no information about the "Trishuli-Arughat-Gorkha" route.

To start with, I left noisy Kathmandu and biked until Trishuli via Kakani. I exchanged the paved road for a bumpy dirt road and headed to Samari. On my way I met Babi, 11, speaking a really good english. He invited me to stay for the night. I accepted and we pushed my bike up to his family house, high on the hills. Warmly welcomed by everyone, I had my first homemade (and thus spicy) dahl baht, served with the chicken they just killed for the occasion.

They insisted I stay longer and I accepted again. I had chosen that road to go off the beaten track so their offer was really interesting. So I stayed 4 days, went on a jungle-jungle trip with Rabi (meaning one heads through the bush), went swimming in the river. As I received a lot but gave only little (if only any), I decided to get back on the saddle before I got too unconfortable. I left early in the morning and started the climb to Samari. A very steep and bumpy road : the tone for the next 2 days.

I thought being able to cover Kalyanpur-Gorkha in a day, by looking at my map... well I didn't make it, the terrain was too demanding. My map proved to be useless, the winding trail is represented by a straight line and I have no information about the elevation. So I stopped an hour after dark, about to camp in a unused dam turbine. But some people saw me and came to talk to me. I only understood "khana" - food, my stay at Babi's was useful - and followed them to an eating place I mistook for a chicken barn. In barracks looking building, they found me a bed on which I collapsed after swallowing a hearty dahl baht.

The next day would be my toughest day : mountain biking 70-80km under a hard sun ; my bags ejecting themselves when too bumpy ; loud kids running after me and stopping my bike (cheers but my left bag is already torn, I don't need anymore trouble...) ; every single Nepali greeting me 20m after I passed through ; buses systematically horning at me ; navigating 2 hours in the dark. Believe me : I was relieved to see Gorkha's lights.

I spent one day off in Gorkha, where I stuffed myself with new foods. I cycled until Bandipur on the following day, a splendid view on the Annapurnas was waiting for me.

The trip from Bandipur to Dhading was exhausting. Nepali drive like crazy : buses are overloaded, they pass anywhere, honk all the time and double that when they see a cyclist. I had to take this road to make it in time at Babi's but I really don't recommend it.

From Dhading, it took me a full day to reach Kalyanpur : 40 to 50 kilometers, add 2 dozen bananas, 2 packs of "nice coco" biscuits and deciliters of sweat.

I arrived in time in Kalyanpur. It was Dasain, the main hindu festival in Nepal. I witnessed the sacrifice of a goat beheaded at once with a gurkha by the father. The next day, the grand father's children came to Babi's house and they all received a tikka on their forehead. The prepared goat was then shared.

This amazing experience had to end one day so I left Babi's family and came back to Kathmandu. Obasan was waiting for me there.

Katunje district

Ayant eu l'esprit occupé par le voyage d'Obasan à Pékin et les problèmes avec notre chauffeur chinois au Tibet, je suis entré au Népal sans trop savoir ce que j'allais y faire. Les touristes viennent principalement pour le trekking. Mais après quelques jours de réflexion à Kathmandou, j’opte pour un trip en vtt plutôt qu'un trek. D'ailleurs je ne suis pas fan du terme trekking, on peut dire plus humblement qu'on randonne d'auberge en auberge avec son sac à dos (souvent) porté par un sherpa. Les nombreuses agances vendant des "treks" à Thamel m'ont rappelé les agences de voyages chinoises. Après le Tibet : non merci, je veux pouvoir m'arrêter où et quand je veux, même (et surtout) si ça tire sur les jambes. Après avoir loué un vélo pour 15 jours et fait un peu de shopping : carte 1/950000, sacoches, sac de couchage... j'étais prêt à pédaler. Mon idée initiale était d'aller de Kathmandou à Pokara par les petites routes au nord de la très fréquentée route Prithvi, et de rentrer par le sud le long de la jungle népalaise. Des kilomètres en perspective et un peu d'aventure car je n'avais pas d'information sur le tronçon "Trishuli-Arughat-Gorkha". Une bonne chose, moi qui songeais depuis longtemps à partir sans filet de protection "Lonely Planet".

Premier jour : direction Trishuli en passant par Kakani perché sur sa montagne. Puis je quitte le bitûme pour une route toute cabossée qui devait me mener à Samari le soir-même. En chemin je rencontre Babi (prononcez Bobi) qui du haut de ces 11ans parle un anglais parfait. Il rentre de l'école, une dizaine de kilomètres à pied, et m'invite chez lui (en haut de la montagne...) pour la nuit. Pas vraiement de raison de refuser, donc on pousse mon vélo jusque chez lui et sa famille m’accueille chaleureusement : père, mère, grand-père, 2 fils, 2 filles. Ils m'offrent une dahl baht torkari : riz, lentilles et légumes - le plat local typique - et tuent une poule pour l'occasion !

Ils insistent pour que je reste quelques jours chez eux. J'accepte, j'ai choisi cette route justement pour tenter quelque chose de différent. Je me balade dans leurs montagnes, fais trempette dans la rivière, pars pour un épisode "jungle jungle" (comprenez on grimpe à travers la forêt sans suivre de chemin) avec le grand frère Rabi. Je reste un peu gêné, car ça fait 4 jours qu’ils m’offrent le couvert et le toit sans rien demander en retour. Ca me motive à me remettre en selle, je ne peux rester indéfiniment et j'ai envie de voir du pays. Je pars donc au petit matin et attaque directement par un raidillon technique d'au moins 5km ! ca sera le ton des deux journées qui viennent : peu ou pas roulant et très raide. Je reviendrai chez Babi pour Dasain le 17, le plus important festival hindou de l'année, ils veulent aussi que je sois là la veille pour la mise à mort de la chèvre !

Je pensais pouvoir couvrir Kalyanpur-Gorkha en un jour, en me fiant à ma carte... difficile, le terrain cassant et le relief népalais ont raison de moi, sans compter qu'avec une carte 1/950000 on peut difficilement apprécier les distances quand il s'agit de sentiers ! Je rends les armes une heure après la tombée de la nuit : escalade avec le vélo sur l'épaule (croyez-moi sur parole, je n'étais pas d'humeur à filmer) ; navigation nocturne ; le tout aidé de ma puissante frontale pour ceux qui la connaisse. A défaut de trouver une auberge - je suis le long d'un site de construction d'un barrage - je me résouds à dormir dans une turbine du barrage (pas en service bien sûr), j'ai des bananes et des biscuits pour le repas. Mais deux petits vieux me voient, me pointent avec leurs torches et me commencent à me parler. J'entends un "khana" - ça fait partie de mon kit de survie en nepalais... - je comprends donc qu'il y a à manger par là. Je m'assoie devant une bonne dahl baht dans le boui-boui que j'avais pris pour un poulailler, arrose ça d'une bière et m'effondre sur le lit qu'on me propose dans les baraquements.

Le lendemain sera la journée la plus difficile de ce voyage : environ 70-80km de vtt (et c'est pas le Jura !), rien que d'Arughat à Gorkha comptez 50km ; une chaleur écrasante ; mes sacoches qui s'éjectent en descente ; les enfants népalais qui freinent mon vélo dans chaque village - ils veulent tous l'essayer, mais pourquoi tirer dessus ? ma sacoche gauche est déjà suffisamment déchirée... - ils me demandent argent ou crayons (merci à ces blancs qui sont passés avant moi) ; je reçois systématiquement klaxons et salutations une fois 20m derrière moi... c'est presque plus supportable de pousser son vélo en plein cagnard ; 2h de navigation dans l'obscurité avec 5m de visibilité. Bref je suis content de trouver les lumières de Gorkha.

Je reste une journée à Gorkha, profite des stands de nourritures et me balade en ville : une profusion relative. Je fais ensuite une courte journée de vélo, pour finir en haut d'une montagne surplombant Bandipur, avec une magnifique vue sur les Annapurnas.

La journée de Bandipur à Dhading, fut éprouvante. Les Népalais roulent n'importent comment : les bus sont surchargés, doublent sans visibilité, klaxonnent à tout va (et doublement lorsqu'ils voient un cycliste étranger). J'imagine les chauffeurs faisant leur prière avant de prendre le volant, puis convaincus d'être protégé, se remettent à rouler comme des tarés, la conscience tranquille. Je n'ai pas trouvé d'autres explications à leur comportement routier. Je déconseille vivement ce trajet si vous faites du cyclo-tourisme, en ce qui me concerne, il fallait que je l'emprunte pour arriver à temps chez Babi.

De Dhading, Kalyanpur est à une bonne journée de vtt (40-50km selon mon estimation, en tout cas 8 bonnes heures), comptez aussi deux douzaines de bananes, 2 paquets de biscuits "nice coco" et des décilitres de sueur.

Je suis arrivé à temps à Kalyanpur pour assister au sacrifice de la chèvre, tuée d'un coup de gurkha elle fut découpée et cuisinée rapidement. Le lendemain, sont venus les enfants et petits-enfants du grand-père, qui leur a appliqué une tikka sur le front. La chèvre préparée fut ensuite partagée.

Il a fallu mettre un terme à cette incroyable expérience et quitter la famille de Babi pour rentrer à Kathmandou. Obasan m'y attend.





Kalyanpur